L'étranger aujourd'hui ne peut plus sortir de chez lui.
S'il sort de chez lui, l'étranger est torturé rien qu'à l'idée de la haine qui l'entoure. Pour marcher dans la rue, l'étranger doit baisser la tête, se faufiler pour ne pas se faire remarquer. Pour arriver dans sa rue, pour atteindre sa maison, l'étranger en vient à marcher à quatre pattes. Le mieux serait qu'il reste entre les murs de sa maison, s'il ne veut pas recevoir la répugnance des Français en plein visage.
Mais l'étranger aussi doit pouvoir sortir prendre l'air voir le monde. L'étranger aussi doit pouvoir comme tout le monde jouir de la vie s'adonner au plaisir accomplir objectifs et ambitions. Mais l'effroyable réalité le guette au coin de chaque désir. Et l'étranger à chaque rencontre balbutie devant la haine qui scintille dans les yeux de son interlocuteur.