Le terme de « gothique », au sens de « barbare », appliqué par les contemporains de Raphaël et de l'âge classique à l'ensemble de l'art médiéval, a depuis longtemps perdu son sens péjoratif, et l'on sait aujourd'hui combien cette époque artistique fut riche et contrastée.
L'Art au Moyen Age nous rappelle que, pendant plus de dix siècles, la création artistique européenne fait preuve d'une inventivité incessante en architecture, sculpture, peinture et arts décoratifs: art des invasions, Renaissance carolingienne, art roman, art gothique, art flamboyant. De la voûte romane aux ogives et aux dentelles de pierre du style flamboyant, une extraordinaire évolution se dessine.
Alors que les enluminures cèdent la place à la toute nouvelle imprimerie, les prémices de la Renaissance se superposent aux raffinements du gothique finissant. Cette période est celle du passage des chefs-d'oeuvre anonymes - évangéliaires de Godescalc ou d'Ebbon, portail de Saint-Genis-des-Fontaines, Tapisserie de la reine Mathilde, ou même la cathédrale de Chartres - aux oeuvres signées par des artistes comme Nicolas de Verdun, Duccio di Buoninsegna, Giovanni Pisano, Simone Martini, Jean Fouquet ou Claus Sluter.
Le réalisme flamand appartient aussi à l'art médiéval finissant, tandis que l'Italie aborde la Renaissance.